Torrack


Plusieurs mois après la conversation tendue au sujet de lien de parenté de Torrack avec Eridan

Le jour n'allait pas tarder à laisser place à la nuit, si belle et douce, qui avait un coté enchanteur et un autre menaçant. Tout était une question d'habitude. La brise légère faisait frémir les feuilles des arbres de la forêt des Quatre saisons. Nous étions au printemps. La forêt était verte, elle respirait la vie. Les oiseaux chantaient, les biches vagabondaient entre les arbres tandis que les cerfs s'affrontaient au combat. Le calme régnait, ou presque. Tout semblait aller pour le mieux. Difficile d'imaginer que quelque chose ou quelqu'un puisse briser cette paix. Un écureuil sortit brusquement d'un buisson pour monter dans l'arbre le plus proche en vitesse. Il avait sentit le danger. Enfin, ce n'en était pas un, mais comment pouvait-il le savoir ? Il avait raison d'être sur le qui-vive. Les animaux sont prévoyants. Ils savent se protéger. Ils connaissent le danger. Cet écureuil sait qu'il faut se méfier des tigres. Il en voit souvent, de son arbre. Il les voit tuer de pauvres animaux. Il les voit se battre. Dans ces moment là, il a peur, dans son arbre. Il frémit à l'idée de se retrouver nez-à-nez avec un de ces félins puissants.

Endless avançait calmement. Elle aimait cette sensation de paix. Elle aimait sa forêt, tout simplement, et était fière d'avoir une telle terre sur son territoire. Ainsi, elle n'enviez pas les terres voisines. Elle était bien chez elle. La nuit allait arrivée plus vite que prévu. Du moins, dans la forêt. Avec les arbres qui cachaient la lumière du jour, il faisait toujours plus sombre que nul part ailleurs. Alors, la nuit parait tomber plus vite ici. Mais cela ne dérangeait pas la meneuse du clan Rain, bien au contraire. Elle aimait la nuit. Ou presque. C'était dans la nuit que Moonlight lui avait prit ses enfants. Le fruit de leur malheureuse union. Endless souhaitait qu'il ait péri dans un combat, n'importe lequel, lui qui aimait tant se battre. Elle voulait sa mort. Il ne méritait que ça. Un bruit la fit sursauter. Un tigre ?

Les gens sont parfois incompréhensible, impossible de les définir, de les décrire, de savoir comment ils allaient réagir, sourire, éclater de rire, pleurer ou mordre. Torrack lui, au moins on savait ce qu'il allait faire si on le provoquait : Mordre, ni plus, ni moins. Ou alors si vous avez une chance phénoménale il se mettra à mettre en pratique les leçons de son père, et encore, le succès de l'opération n'est pas garantis. Comment négocier avec lui ? On ne peut pas, mission impossible, vous coulez à chaque fois, il vous fera la peau, peu importe votre niveau intellectuel ou de malice. Vous avez une seule et unique chance de vous en échapper : Briser la glace. Une glace qui fond de jour en jour et à vue d'oeil. Il c'était résigné, à une absolu vérité, celle que de toutes manière il était soumis, détruit et que face à l'autorité il ne faisait absolument pas le poids, une soumission longuement réfléchit et surtout lucide et mature. A quoi bon se battre contre des moulins à vents ? Voilà à quoi il avait décidé de se résoudre. Il voulait que tout le monde le sache, enfin du moins ceux qui connaissait, parce que franchement on ne peut pas dire que Torrack à une vie sociale évolué. Il a passé sa vie à éviter les autres et aujourd'hui il se sentait capable de vivre en communauté, même si il n'était pas parfait, que ces pulsions meurtrières le hantait toujours, il avait maintenant envi de se battre contre lui même, et de repousser sa nature profonde.

C'est alors qu'il la vit, elle, sa meneuse, celle en qui il devrait avoir confiance et en qui pourtant il avait toujours vu un être insipide, il avait beau accepté l'autorité, arriverai t'il à accepter son autorité ? Rien n'était moins sur et ça, il le savait. Mais il se devait de faire un effort, d'oublier le passer, d'oublier se qu'elle lui avait dit sur ses liens avec les Wind car oui, il n'avait pas le sang d'un Rain mais il en avait maintenant le coeur, c'était bien le plus important. Pourquoi il restait là à épier sa meneuse comme un voyeur ? Peut être parce qu'il hésitait à l'approcher, il avait, peur, peur d'avoir là maintenant une envie de meurtre, peur qu'elle réagisse mal comme la dernière fois et qu'il soit à nouveau obligé de fuir. Il en avait marre de courir. Il leva la tête pour observer le ciel entre les branches bien verte des arbres, nous étions comme on dit entre chien et loup. Il admira un moment les couleurs, les étoiles qui faisaient danser le ciel, il en oublia Endless, son regard le menant terriblement loin d'ici, il s'abandonna à ces souvenirs d'enfances, à la chaleur du cocon familial. Il n'était un pauvre enfant perdu. Dans un élan d'infini tristesse il se laissa tomber lourdement sur le sol, faisant craquer quelques branches. La meneuse l'avait surement repéré voilà pourquoi avant même qu'elle ne fasse sont apparition il sorti sur un ton nostalgique et empreint de chagrin :

- Pas d'inquiétude, ce n'est que ce pauvre traître de Wind ...

Voilà qui allait peut être mal engager la discussion mais peut importe, il était bouleversé et il l'était bien peu soucieux des états d'âmes de la belle meneuse. Il soupira.

L'ombre grandit, l'azur décroît. Les ombres des arbres s'étendaient sur le sol, de plus en plus longues et fines, infiniment gracieuses et intimes, fraîches et claires, ces ombres, de plus en plus grandes, de plus en plus belles. Son sourire s'élargit en constatant que le crépuscule faisait de même sur le ciel, il n'y avait plus q'une infime trace der bleu azur sur la toison. La contemplation d'un monde presque parfait autour de lui, ce ciel qui le fascinait tant, ce doux manteau agréable qui les recouvrait tous en permanence, les protégeant de tout même d'eux même. Et ces ombres peuvent-elles être menaçantes ? Non, elle ne sont que le reflet de l'infini beauté des arbres. De l'infini beauté du monde, Torrack apprenait à vivre et à grandir aussi rapidement que ces ombres sur le sol et il gagnait du terrain aussi nettement que la nuit sur le jour.

L'oiseau frissonne, l'herbe a froid. Nous étions certes au printemps mais Le vent fraîchit sur la colline, et Torrack le sentait s'infiltrer dans son pelage, mais il ne sentait pas que le vent s'infiltrer en lui. Il y avait aussi la culpabilité, le remord et la nostalgie, en ce doux soir de printemps, il était nostalgique, nostalgique d'une époque plus simple, d'une époque où il n'avait pas à réparer ses erreurs stupides. Mais cette époque était révolu et maintenant avec la brise froide les oiseaux ne chantaient plus, bien au chaud dans leurs nids alors que lui allait surement passer un des plus sales moments de sa vie, il le redoutait d'avance pourtant il était déterminé, plus que jamais il voulais s'expliquer avec elle, il n'avait d'autre choix, et il avait de plus en plus froid, de plus en plus de vent s'infiltrait dans son pelage et la douleur commençait à souffler à la place du Tramontane.

Chaque aurore pleure un rayon. Le soleil, le jour et le matin, tout cela me lui rappelais terriblement sa mère, son père, son frère ... Eridan. La mouche, comme prise au piège. Il eu envi de cracher en prononçant mentalement ce nom, il eu envi de crier à quel point il avait mal, à quel point il souffrait de ce lien, à quel point il voulait effacer le passé, et il pleurai même si la meneuse était là, il devait même avouer qu'il pleurait à cause d'elle sa parole le tranperça, comme un pieux en plein coeur. « Dois-je comprendre par là que tu es revenu chez les Wind ? Voilà qui expliquerait bien des choses ... » Il failli lui sauter dessus puis se ravisa rapidement, il sécha rapidement ces larmes, il n'était pas comme l'aurore à pleurer les rayons perdus, il se releva, les muscles au repos, l'esprit totalement tendu. Il devait faire face ce ou alors il ne le ferai jamais. Il planta son regard de lave dans celui de Endless, elle le prenait pour un lâche, très bien, lui il savait parfaitement qui il était, il savait que jamais il n'aurait laissé les Rain, non, jamais.

- Pardonne moi, pardonne moi d'être né dans cette famille, pardonne moi de ne pas les avoir rejoins, pardonne moi d'être rester dans ton Clan. Il s’arrêta un instant et plus grave que jamais il déclara. Pardonne moi de t'être resté fidèle.

Il resta comme ça, sans bouger. La mouche, comme prise au piège, Est immobile à mon plafond . Il soupira.